LAPORTE, Nicolas - astrophysicien

Nicolas LAPORTE

Le nez dans les étoiles et les pieds sur terre : Nicolas Laporte, né à Chamalières (Puy-de-Dôme) et aujourd'hui installé à Londres, sillonne les télescopes du monde à la recherche de la première lumière apparue dans l’univers.

C’est le cadeau de Noël de l’usine Michelin, où travaillait le père de Nicolas Laporte, qui serait à l’origine de la vocation du jeune Chamaliérois : « Quand j’avais 5 ou 6 ans, j’ai reçu une lunette. On ne voyait rien dedans à part la Lune. Mais je me souviens avoir passé des heures à contempler ses cratères. Déjà, je me posais plein de questions. »

Encouragé par ses parents et ses professeurs

Au collège, ses parents l’encouragent et lui offrent une lunette plus performante : « je pouvais voir Saturne ! » Et il décroche un vrai télescope de Newton pour son bac. « Mes parents m’ont toujours soutenu dans cette voie, explique-t-il. Mes professeurs aussi. Par exemple, en fin de licence à l’université Blaise-Pascal, je rêvais de devenir astrophysicien mais j’étais persuadé de ne pas avoir le niveau. J’envisageais donc de me tourner vers l’enseignement. Un de mes professeurs m’a alors dit de foncer, de faire ce que je voulais vraiment, tout en gardant un plan B au cas où. C’est un bon conseil que je ne manque pas de donner à mes élèves aujourd’hui. »

Il sillonne les télescopes du monde

Depuis cette enfance dans le Puy-de-Dôme, on dirait que le jeune garçon a mangé le Petit Prince et Hubert Reeves pour devenir un grand et imposant bonhomme. Il termine ses études à Bordeaux puis présente sa thèse à Toulouse. Devenu astrophysicien, il enchaîne les contrats et sillonne les télescopes du monde : un an aux Canaries, deux ans au Chili (photo) puis à l’université du Vatican.

Spécialiste du ciel, il ne supporte pas la haute altitude

Cela fait forcément de lui un grand voyageur. Mais pas trop en altitude quand même : « L’observatoire Alma au Chili est à 5.200 mètres. Sur place, le simple fait de tourner autour du bâtiment correspond à l’effort d’un marathon.

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En redescendant, j’ai été malade pendant deux jours et je ne peux plus y retourner.

Mes étudiants sont d’abord très heureux de me remplacer. Puis ils reviennent… »

Enseignant à l'université de Cambridge à la rentrée

Depuis trois ans, il a intégré l’University College de Londres et, en octobre, il deviendra chercheur et maître de conférence à la célèbre université de Cambridge.
« Je mesure combien il est précieux de vivre de sa passion. Évidemment, mon métier est un peu plus compliqué que de simplement regarder dans un télescope. Mon boulot est d’observer les galaxies les plus lointaines, telles qu’elles étaient au début de l’univers. »

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Les machines à remonter le temps existent !

Nicolas Laporte a beau côtoyer des technologies de pointe, il n’a aucun mal à admettre que son quotidien est d’analyser le passé : « Les télescopes sont les vraies machines à remonter le temps. Ils me permettent chaque jour de revenir 13 milliards d’années en arrière. On ne le sait pas toujours mais simplement en regardant Saturne, on remonte le temps de 1 h 20, le temps que sa lumière arrive à nous. »

La tête dans les étoiles, Nicolas Laporte garde les pieds sur terre

Il vérifie les théories sur l'évolution de l'univers

Ces observations permettent de vérifier (ou non) les théories sur l’évolution de l’univers. Elles aident à mieux comprendre d’où on vient, où on est et où on va. L’objectif est de repérer un maximum de galaxies pour avoir une bonne idée de la population initiale : quand ces données seront suffisantes, il sera alors possible de voir comment la première lumière est apparue dans l’univers.

« Je suis persuadé qu’il existe d’autres formes de vie »

« C’est un domaine fascinant. Pour ma part, je suis persuadé qu’il existe d’autres formes de vie ailleurs. La prochaine génération de télescopes et les futures missions spatiales devraient permettre d’y répondre. »

Des retours réguliers en Auvergne

Nicolas Laporte veut donc continuer ses recherches. Mais aussi transmettre : « C’est de la recherche publique donc il me semble utile d’expliquer pourquoi c’est important. C’est pour cela que j’aime donner des conférences. C’est dans ce sens que j’ai créé l’association " InfiniSciences. »

Il revient ainsi régulièrement dans son Auvergne natale pour sensibiliser le grand public et les scolaires. Il était d’ailleurs dernièrement invité des Astronomes amateurs d’Auvergne pour une conférence sur la naissance des étoiles.

 

Fabrice Mina